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Un nouveau Gandhi pour la relève en Inde

 

Thèmes: Politique

Les Echos, 22 janvier 2013

Avec Rahul, c'est la quatrième génération des Gandhi qui pourrait accéder au pouvoir.

Patrick de Jacquelot
Correspondant à New Delhi

Les traditions dynastiques restent bien ancrées en Inde, pays qui se targue d'être la « plus grande démocratie du monde ». Depuis ce week-end, le Parti du Congrès, au pouvoir dans le pays la plus grande partie du temps depuis l'indépendance en 1947, est doté d'une direction bicéphale : aux côtés de la présidente, Sonia Gandhi, figure désormais un vice-président, son fils Rahul. Etant donné la mauvaise santé de Sonia, soixante-six ans, il ne fait guère de doute que Rahul conduira le parti lors des élections générales de 2014, avec vocation à devenir Premier ministre en cas de victoire.

Il y a des années qu'une telle promotion du « dauphin » était attendue. Au point que le « jeune » Gandhi est aujourd'hui âgé de quarante-deux ans… Mais l'aîné des deux enfants de Sonia et de Rajiv Gandhi a freiné des quatre fers. Pendant longtemps, Rahul s'est contenté de fonctions politiques relativement modestes en dirigeant la branche des jeunes du Congrès. Il a aussi piloté plusieurs élections au niveau des Etats, avec plus d'échecs que de succès. Et il a systématiquement rejeté les appels du Premier ministre, Manmohan Singh, à entrer dans son gouvernement.

Avec ou sans barbe, les portraits de Rahul prolifèrent dans la capitale

On comprend que ce célibataire au tempérament plutôt timide, qui détaille rarement ses idées sur les problèmes de l'Inde, hésite devant les responsabilités qui l'attendent : diriger le Congrès dans une bataille politique qui s'annonce impitoyable, prendre en charge le développement d'un pays de 1,2 milliard d'habitants dont l'économie est loin de tenir ses promesses. Rahul ne peut pas non plus oublier que tant son père, Rajiv, que sa grand-mère Indira, ont été assassinés pendant qu'ils étaient à la tête du pays. Mais il y a des responsabilités qu'on ne saurait rejeter.

Le Parti du Congrès, qui incarne une vision non confessionnelle, non communautaire de la vie politique sur une ligne plus ou moins de centre gauche, est, de facto, propriété privée de la famille Gandhi (sans lien avec le mahatma Gandhi) et ne peut fonctionner quand il n'est pas dirigé par un de ses membres. Alors, même si Rahul préférerait peut-être mener une vie de fils de famille dorée en Occident, il lui faut assumer l'héritage, aussi lourd soit-il : s'il devient un jour Premier ministre, il succédera à son arrière-grand-père Jawaharlal Nehru, à sa grand-mère Indira Gandhi et à son père, Rajiv Gandhi.

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