Le Premier ministre indien Narendra Modi. (Source : Wikimedia Commons ) |
Le 10 septembre dernier, la présidence du G20,
qui revenait cette année à l’Inde, s’est achevée
en fanfare par un sommet réunissant à New Delhi
les dirigeants des vingt pays les plus puissants
de la planète (à l’exception notable des chefs
d’Etat chinois et russe). Une réunion considérée
comme un succès pour la partie invitante qui a
réussi à faire adopter une déclaration finale
passant sous silence la responsabilité russe
dans la guerre contre l’Ukraine et a fait
adopter l’intégration de l’Union africaine au
G20.
Ce sommet a couronné une année durant laquelle New Delhi a déployé des efforts considérables pour promouvoir l’Inde comme puissance diplomatique de premier plan. Pour le Premier ministre Narendra Modi, son pays, devenu le plus peuplé de la planète, est désormais le leader naturel du « Sud global » et doit peser de tout son poids dans les affaires du monde.
Retrouvez ici en vidéo l’intégralité de cet événement
Une telle évolution ne va pourtant pas de soi. Depuis son indépendance en 1947, l’Inde a certes été, sous Nehru, un pilier du Mouvement des non-alignés et elle se prononce aujourd’hui pour une réforme des instances multilatérales, à commencer par le Conseil de sécurité de l’ONU, mais elle s’abstient souvent sur les dossiers sensibles quand elle y siège. Par ailleurs, le vieux fond protectionniste, se manifeste encore aujourd’hui dans sa diplomatie économique et commerciale. L’Inde refuse d’entrer dans les accords multilatéraux libéralisant les échanges en Asie-Pacifique. Et si le pays appelle les industriels du monde entier à venir produire en Inde pour le reste du monde, il multiplie simultanément les hausses de droits de douane et les entraves administratives aux importations.
Comment l’Inde pourra-t-elle surmonter ces
contradictions entre traditions protectionnistes
et ambitions planétaires ?
Avec :
Jean-Luc Racine, directeur de
recherche émérite au CNRS (Centre d’études
sud-asiatiques et himalayennes, CEASH-EHESS) et
chercheur senior à Asia Centre.
Isabelle Saint-Mézard, professeur des
Universités à l’Institut Français de
Géopolitique, Université Paris 8 et chercheuse
associée à l’IFRI. Autrice de Géopolitique de
l’Indo-Pacifique, PUF, 2022.
Jean-François Huchet, président de l’Inalco.
Modérateur : Patrick de Jacquelot, journaliste à Asialyst et ancien correspondant des Échos en Inde.